mardi 28 juin 2011
Lost in transportation
Voila le grand désarroi devant lequel on se trouve face à un plan de métro à Tokyo... une quinzaine de lignes différentes avec des prix différents et qui ne connectent pas forcément entre elles (ça dépend de la compagnie...) mieux vaut être calme... et pas pressé !
Quoiqu'il en soit voici venu la fin du voyage puisque demain c'est l'avion retour vers Paris. Adieu Tokyo et sa folie frénétique qui ne manquera pas... en revanche Kyoto, mon dieu Kyoto ! comme c'était beau ! Je suis heureuse d'avoir vu ce pays même si ça n'a été qu'un survol. Il est étrange comme le Japon est à la fois familier et complètement inconnu pour nous autres occidentaux. Comme un film dont on connaitrait les images mais où il manquerait les sous titres !
Plus largement, c'est le dernier jour de ce voyage en Asie et ce n'est pas rien après 6 mois, 6 pays et une cinquantaine de lits ! il serait de bon ton de dire maintenant quelque chose d'intelligent du genre " le voyage m'a transformée, bla, bla, bla..." mais je n'en ai ni le courage ni l'envie. Je préfère partager tout ça les yeux dans les yeux avec ceux qui en auront une oreille attentive. Et puis je compte encore écrire un petit peu avant de terminer ce blog puisqu'il me reste encore un petit mois sur la route avant de reprendre le chemin du bureau.
Au programme du mois de juillet repos, famille amis... mais aussi une semaine en Belgique pour un stage de naturopathie... alors pour ceux que ça intéresse restez à l'écoute !
dimanche 26 juin 2011
Tokyo
Tokyo, ville mythique... Tokyo et ses buildings immenses, Tokyo et ses écrans gigantesques éclairant la nuit, Tokyo est ses millions de personnes qui se croisent au feu vert des carrefours. C'est exactement ça... aussi fascinant que terrorisant.
Fascinant car on ne peut, comme des enfants, qu'être ébloui par toutes ces lumières qui donnent à la ville un air de noël en plein mois de juin. Fasciné aussi par les tenues excentriques et par ce monde du futur où même les policiers du métro ont des tablettes numériques autour du cou...
Mais mon deuxième sentiment ressemble plutôt à de la peur. Est-ce ça le futur de nos villes ? Des marées humaines se bousculant d'une boutique à une autre, des vendeurs hurlant dans la rue leur promotion du jour, des salles enfumées où l'on vient s'abrutir sur des jeux dans une cacophonie qui empêche tout échange ? Un ciel qu'on entraperçoit entre les buildings ? De la nourriture entièrement préparée en portions individuelles, des fruits sous vide, des légumes inexistant à leur état naturel ? Consommer pratique, consommer jusqu'à l' ecoeurement...
Je trouve que Tokyo est l'apogée du pire de ce que l'homme appelle progrès. Vivre dans des boites (les chambres font moins de 5 m2) et ne sortir que pour retrouver le bruit et l'agitation permanente...
Alors je ne sais pas comment dire mais je pense qu'il y a peu à espérer de la part des Japonais contre le nucléaire même après ce qu'ils ont vécu et vivent aujourd'hui... parce que toute ces boutiques ultra illuminées, tous ces gadgets par milliers, tout ça consomme énormément d'électricité. Renoncer aux centrales, c'est renoncer à ce qui fait la vie de milliers de Japonais ! Sont-ils prêts à ça ? Sommes-nous prêts à lâcher notre petit confort ?
Certains trouvent digne le fait que personne ici ne s'écroule, ne laisse sortir de larmes ou de colère... moi je trouve ça terriblement flippant. Tokyo continue comme si de rien n'était, les soldes font rage, les bras sont surchargés de paquets. Je trouverai toujours plus sain un homme qui pleure qu'un homme qui se maîtrise... il n'y a pas de dignité à accepter l'inacceptable.
vendredi 24 juin 2011
Fin ou début de l'aventure ?
Mais maintenant que j'ai réalisé ce bout de rêve, c'est un appel d'air des possibles.
Et ce matin, je suis levée avec cette idée… :
Ce n’est pas la liberté qui apporte le bonheur, c’est le sens.
il m’a fallu des mois pour ça soit clair et le pire c’est que je suis sûre que je l'oublierai après trois semaines de boulot…
Plaisir oublié
En Inde on se baigne dans le Gange, en Thaïlande et au Laos on va au sauna, à Bali on se coule dans un bain de fleur, en Corée et au Japon on partage les thermes publics... Partout en Asie on se fait du bien au corps et à l'esprit en laissant l'eau et la chaleur défaire les tensions de la semaine. On se masse, on se frotte, on se papouille et palabre le ventre à l'air. Les vêtements sont aux vestiaires, les déguisements sociétaux sont tombés. Reste les peaux, les rides, les bourrelets : de l'humain du vrai. Pas de regard en coin, de ricanements ou de critique... pas de comparaison desctructrice. Ca se partage entre femmes ou entre hommes, les enfants voyageant au gré de leur âge d'un groupe à l'autre. Pas la peine d'emmener les montres, elles seraient embuées, ici le temps est suspendu et il n'est pas rare de retrouver la nuit à la sortie quand le jour nous y avait pourtant mené.
Je me demande qu'avons nous de tel en France ? Y a t il deux heure par semaine où la vie se pose pour prendre soin de soi ? L'avions nous ce temps et l'avons nous perdu dans l'accélérateur ? Ou est-ce une sagesse depuis toujours pour nous ignorée ?
jeudi 23 juin 2011
Tanu quoi ?
C'est par le film "Pompoko" (qui est le bruit qu'ils font en se tapant sur leur gros ventre) que j'ai découvert ces charmantes bestioles symbole de la protection de la nature face à la folie destrutrice des hommes... Un dessin animé à voir et à revoir d'autant plus par les circonstances actuelles...
[BA] Pompoko - Isao Takahata 投稿者 avoiralire
Les petits bonheurs
Se perdre dans un jardin de bambous aux reflets bleus
Flâner sur le chemin de la philosophie en fin de journée
Acheter des cartes postales peintes à la main à une jeune femme à chapeau
Adorer les grenouilles dans les bassins
Rêver d'une maison japonaise
Se sentir protégé par les "Tanukis" esprits de la forêt
mercredi 22 juin 2011
mardi 21 juin 2011
Reconnaissance
Dans les bus japonais (qui sont très bien soignés) le règlement se fait à la sortie... Avant de sortir le chauffeur remercie les passagers et les passagers remercient le chauffeur... On sent très clairement la fierté des conducteurs à faire leur métier mais aussi la reconnaissance des passagers pour son travail.
Ici il semble très clair qu'il n y a pas de métier dégradant car tous servent la communauté. Le "service (au) public" est une fierté vécue et reconnue. J'ai été très touchée par ce jeune homme chauffeur, rencontré à la guest house, passionné par son travail et voyageant pour découvrir d'autres moyens de transport. (Il se baladait avec un carnet de photos des tramways en Allemagne !)
Valoriser ceux qui font leur travail avec professionnalisme et coeur quelle que soit leur position hiérarchique ? C'est un sujet récurant des films japonais (voir railways). Je ne dirai pas que c'est mieux ou moins bien que chez nous car il y a aussi des revers (ceux qui perdent leur travail perdent toute existence sociale) mais cette différence laisse à reflechir... Je crois qu'en France, les chauffeurs qui sont souvent maltraités et jouent parfoit le rôle de défouloir auraient bien besoin d'un "merci monsieur et bonne journée"...
A l'ombre
lundi 20 juin 2011
Mon ami T
Fumeux
Lequel choisir ??
Je continue mon parcours gastronomique avec ces fabuleux desserts japonais : les mochi ! Les mochi sont fabriqués à base de farine de riz gluant et la plupart du temps fourrés aux azukis (haricots rouge japonais). On en trouve nature, aux châtaignes (comme sur la photo), mais aussi à la canelle, au yuzu (sorte de citron japonais), au sésame noir et évidemment... au thé vert. Ca fond dans la bouche et ça cale largement l'estomac... Je voudrais bien en ramener des boites entières mais ça se mange dans les deux jours... il va falloir apprendre à les faire ! et pour ça rien ne vaut l'extraordinaire blog de Chocolate and Zucchini.
samedi 18 juin 2011
Petites bouchées
Hiroshima
Hiroshima est une ville paisible que j'ai visitée sous le soleil... la rivière claire coulait doucement, les mamans baladaient leurs bébés, quelques jeunes jouaient de la guitare sous les ponts pour la résonance... Difficile d'imaginer que cette ville a été l'enfer sur terre le 6 août 1945. Pourtant au milieu du parc, il y a bien ce dôme conservé en l'état, presque seul bâtiment à être resté sur pieds dans un cercle de 3 kilomètres... mais, mais il est complexe d'imaginer le pire quand les oiseaux chantent et que le soleil brille...
Alors il faut prendre le temps... pénétrer dans les couloirs sombres du musée. Voir ces photos de désolation, de chair brûlées pour approcher l'inaccepable. Se poser et écouter cette femme raconter la longue agonie de sa mère les jours qui suivirent la bombe... ces jours pendant lesquels, ceux qui avaient cru avoir survécu au désastre se vidèrent en diarrhée et vomissements sanglants, le corps brûlé de l'intérieur. Ecouter cette hisoire de l'enfant qui se raccroche au bras d'un adulte dont la peau lui reste dans la main... Voir ces visages qui ont combattu pendant des dizaines d'années la leucémie ou autres cancers. Entendre les habitants irradiés toujours en vie (ils ont 60-70 ans) raconter l'angoisse d'avancer sous cette menace de mort qui ne les quittera pas.
Sortir ensuite et retrouver le soleil, respirer à fond et voir la vie à nouveau triompher... pour l'instant.
Défilé dans le métro
mercredi 15 juin 2011
Hououou !
lundi 13 juin 2011
K-POP
samedi 11 juin 2011
Ma bouche ne sait pas faire ça...
Toujours dans la catégorie art coréen, il y a le chant traditionnel appellé "Pansori". Le Pansori est "un chant narratif traditionnel à une seule voix accompagnée d'un joueur de tambour, transmis oralement depuis au moins le XVIIIe siècle. Cet art, qui était en voie de disparition au cours du XXe siècle, a trouvé une reconnaissance officielle en se retrouvant élevé au rang de patrimoine immatériel intangible universel, par l'Unesco en 2003."
Je l'ai entendu à Séoul et chanté dans la plantation de thé... C'est un chant d'une puissance impressionnante qui ressemble au chant tibétain que j'avais tellement aimé à Dharamsala. A la première écoute ça peut paraître un peu étrange mais ça vient tellement des tripes qu'on est pris assez vite...
la video pour découvrir...
La voix du progrès
Il y a notamment un beau fonds de DVD sous-titrés en anglais ou en français qui permettent de découvrir les grands réalisateurs coréens. Pour ma part, j'ai bien apprécié "Take Care of My Cat" qui raconte l'histoire de cinq jeunes filles qui entrent(ou n'y rentrent pas) dans le monde du travail et de leurs choix respectifs d'adhérer (ou pas) dans cette société basée sur la réussite, l'argent et la consommation... Difficile sujet dans un pays où tout repose sur les nouvelles technologies et la course au progrès !
la bande annonce c'est ici
jeudi 9 juin 2011
A ma petite cousine
Chère Charlotte
un petit mot pour te dire que j'ai pensé à toi souvent pendant ce voyage et que j'aurais aimé t'avoir à mes cotés pour découvrir toutes ces nouvelles cultures... C'est tellement encourageant de trouver un sourire ou une porte ouverte à l'autre bout du monde... il est vrai que parfois, c'est aussi la misère et la violence mais face à ça aussi on apprend. On apprend que le temps d'une vie, quoi qu'on en fasse, s'écoule à la même vitesse pour tous. Pour certain cependant, ce temps sera une lutte perpétuelle, pour d'autre un doux cocon... et pourtant, et pourtant celui qui a le sourire n'est pas forcément celui que l'on croit !
J'ai hâte du jour où nous bouclerons, peut-être, nos sacs à dos ensemble... à nous les nouilles du bord de route et les heures de bus les yeux sur l'horizon...
Ta grande cousine qui pense à toi.
Pour les collègues
Des postes informatiques multi-langues (anglais, japonais, chinois, français et vietnamien).
Des studios de montage vidéo et audio et de programmation informatique.
Des espaces de travail de groupe insonorisés avec écrans plats ou des espaces pour organiser des réunions (vidéoprojecteur).
Des prêts d’ordinateurs portables.
Un espace e-presse internationale ainsi que chaines par satellite.
Un bureau « événement » listant l’actualité par thématique.
Un espace d’exposition d’art numérique.
Des audiobooks, des ebooks et des magazines électroniques.
Des visites guidées ainsi que des sessions de formation pour les utilisateurs toutes les semaines.
Un café… pour faire une pause !
Le tout dans un environnement ultra moderne et fonctionnel… allez voir le site les photos valent le coup !
mercredi 8 juin 2011
lundi 6 juin 2011
La tristesse du ventre
Dérives...
« Les commandements ne sont-ils pas dans le cœur plutôt que dans les rites ? »
Je viens de finir ce livre d’un auteur Coréen très connu ici. Kim Song Dong a été moine pendant 10 ans, il a été expulsé de son ordre pour ses écrits. Ce livre écrit en 1978 est une critique acide du comportement des moines de l’époque et du bouddhisme en général. C’est pourtant un plaidoyer flamboyant en faveur d’un absolu qui s’est perdu dans la richesse et l’hypocrisie. Il serait facile d’appliquer ce texte à toutes les religions…
« On part à la montagne (au monastère), non pas pour fuir les hommes mais pour les aimer et obtenir la force de les aimer. Le départ à la montagne est le moyen, non la fin. Nous quittons un moment ce monde pour mieux saisir ce qu’il est. Quitter n’a aucun sens sinon revenir. Mais, aujourd’hui, la plupart des moines conçoivent ce départ comme une fin. Ils partent pour confier leurs soucis et leurs inquiétudes personnelles au calme de la montagne, au tintement des clochettes éoliennes, au murmure des sources… Menant une vie paisible dans l’oisiveté, sans souci pour leur subsistance, ils s’installent dans un contentement de soi qui leur donne l’illusion d’appartenir à un peuple de privilégiés dominant de haut le vulgaire. »
Kim Song Dong – Mandala