lundi 28 mars 2011

Pour rassurer Catherine...

Tremblement de terre à la frontière thaïlando-birmane il y a deux jours... la terre n'a visiblement pas fini de trembler en Asie... pour l'instant rien à signaler pour moi qui suis de retour à Bangkok. Je lis les journaux et reste vigilante même si je ne pourrais pas vraiment faire grand-chose contre un tremblement de terre...

Et pour la suite, définitivement pas de Chine (quoi qu'il semble ne jamais falloir dire jamais en voyage...) et escale inattendue à Bali... départ dans 10 jours pour trois semaines au milieu des rizières en attendant que ça se calme au Japon... arrivée prévue en Corée le 28 avril...

Avec de la fourmi écrasée...

Résultat de quelques heures de travail... un foulard teint de mes petites mains avec des pigments naturels ! (le mien c'est le rose à gauche...) Pas sure que j'ai de quoi en faire un métier mais au moins ce sera un exemplaire original !

samedi 26 mars 2011

Des mots pour mes maux

Ce matin, quelques notes de musique française ont traversé la cloison de ma chambre d'hôtel pour venir m'attraper l'oreille. Voisin innoncent qui fait remonter images et nostalgie. J'ouvre l'oeil, il fait gris comme souvent à Paris. Et me voilà le coeur en boule. Sur l'écran de ma mémoire défile balades à vincennes le dimanche, odeur du pain, affiches qui promettent bons films et spectacle à venir, librairies débordantes d'ouverture sur le monde... Savez-vous combien il est difficile ici de trouver un livre en français ? Comment on le goute et comment on articule chaque mot pour en prolonger le plaisir ? Loin de tout, les livres sont ma maison. L'endroit où je prends refuge quand j'ai besoin de revenir à ce qui me constitue. Tous les autres objets de mon sac ne sont qu'utilitaires. Mêmes vêtements que l'on remet jours après jours, de quoi se faire propre et quelques médicaments... mais les livres... je les garde sous l'oreiller ou contre moi dans mon sac... trop précieux ! Surtout quand par bonheur au détour d'un rayon d'occasion je découvre Christiane Singer.

"On court toute une vie comme si on était pourchassé. (...) Et quand à cause d'un obsctacle on doit soudain s'arrêter, c'est pour constater que la meute qu'on croyait à nos trousses ne nous rejoint pas et ne nous déchire pas ! On pourrait enfin respirer. Et bien non ! On nous annonce que le coeur est en train de lâcher et qu'il faut mourir.

Cette meute, c'est quoi ?

Oh, tout ce qu'on se reproche à soi-même, je pense, les préceptes, la morale... (...) je comprends trop tard qu'il n'y avait rien à craindre."

mercredi 23 mars 2011

L'arbre

A six heures trente du matin... avant d'aller voir les dauphins... qui firent une brève apparition... on les comprend quelle idée de se lever si tôt !

Attention aux rapides

Pas de chemins de fer, quelques bus sur des routes défoncées... mais des voyages en bateaux du feu de dieu ! Merci aux conducteurs hors pair qui maîtrisent les dangereux rochers du Mekong.

Il manquait que le pastis !

Au bout du bout, lorsqu'on n'y croit plus, qu'on a mangé encore et encore les mêmes plats, qu'on a renoncé écrasé par la chaleur à pédaler plus loin... au détour d'un chemin... un restaurant Bio !

Ce petit paradis improbable sur une île du bout du monde (Dong Det) on le doit à Alex et Dominique (un Français et une Australienne) qui eurent la glorieuse idée de proposer au pays du riz, un restaurant où l'on trouve du pain (cuit au four) et des pâtes fraîches (maison) pour le plus grand bonheur des estomacs voyageurs.

En ce qui nous concerne, notre petite équipe de français s'est régalée d'une pizza et d'une salade à l'huile d'olive et au vinaigre balsamique (introuvable au Laos !), de limonades aux citrons frais et d'un délicieux gateau... et pour parfaire le tout nous avons terminé sur une petite partie de pétanque !

Merci à eux pour ce petit moment de bonheur.

On ne saurait vous recommander de passer par là si vous êtes dans le coin... (en venant de la plage, prenez à gauche sur le chemin qui fait le tour de l'île et continuez à marcher environ 20 min).

Les parisiens comprendront


C'est un mythe qui tombe... "Tang Frères" est Laotien et pas Chinois... et toutes ces années on y a cru...

Album photo






















Maison de bois au milieu d'une rizière, boeufs prenant le frais, coucher de soleil du bout du monde, métier à tisser, sourire d’écolière, moines au retour des offrandes du petit matin... ambiance mekong.

90 nuits sous moustiquaire

En ces premiers jours de printemps... je fête mes 90 jours de voyage en Asie (et 7 mois depuis mon départ du travail !) Trois mois donc et un point nécessaire. Ce qui a changé ?

Je ne dévore plus frénétiquement les guides avant d'arriver à une nouvelle destination... j'avise en temps voulu. Il m'arrive même de fuire maintenant les recommandations du Lonely car ces petites adresses sont souvent complètes... alors qu'à quelques mètres des concurrents qui essayent de rivaliser proposent de jolies chambres moins chères pour attirer les indécis. En Asie de toute façon, il y a toujours un lit quelque part... et quand il n'y en a plus (c'est arrivé sur une île) on trouve toujours une famille prête à vous accueillir.

Je n'essaye plus de remplir les journées d'activités... je bulle à regarder les nuages ou les gens vivre et ça me suffit pour combler une matinée.

J'achète moins car j'ai fini par comprendre que plus légère tout est plus facile...(monter dans un bateau, monter son sac sur le toit d'un bus, marcher en plein soleil pour trouver une chambre...)

J'arrête de stocker tampons, dentifrice et autres petits articles de survie qui se trouvent finalement à chaque coin de rue.

J'accepte que le voyage évolue et la liste des pays potentiels aussi (finalement pas de Chine, probablement l'Indonésie...)

Je ne parle plus à tout le monde tout le temps... j'essaye plutot d'apprécier les quelques personnes qui croisent ma route. Pelures d'oignon après pelures d'oignon, je découvre des merveilles insoupçonnées et une diversité de belles personnes qui redonnent foi en l'humanité.

Paradoxalement, j'explore mon attachement à la France, à sa culture, sa nourriture, sa langue (quel torture de trouver si peu de livre en français !) et mon envie d'aller davantage à la découverte de mon propre pays.

Petits changement du fond de l'âme... imperceptible de loin, fondamentaux de près.

lundi 21 mars 2011

Un aurevoir en or

Extrême sud du Laos donc... le Mekong s'élargit pour laisser apparaitre une multitude d'îles qui disparaîtront pour la plupart à la saison des pluies. Des petits bateaux voguent de rive en rive. Routes en terre, maisons de bois traditionnelles, vélos trop grands chevauchés par des enfants qui rentrent de l'école.... Plus loin, des buffles cherchent la fraîcheur dans l'eau, s'inquiétant à peine de notre barbotage. Un "Sabai di !" (bonjour en Lao) nous accueille tous les quatre mètres... Jamais je crois, n'avoir rencontré de peuple plus accueillant que les Laotiens du sud. Ils nous ouvrent la porte de leur maison, étendent quelques matelats à terre et se retirent sur la pointe des pieds pour ne pas troubler notre sommeil.

La chaleur monte. En journée, la température atteint facilement les 40 degrés ce qui rend toute activité difficile. Il faut attendre 16h pour pédaler entre les rizières et même si l'épreuve se révèle tout de même physique ( il fait encore 30 jusqu'à 20h) les couches de soleil sur le riz au vert flamboyant valent l'exercice.
Petite pause, noix de coco coupée et discussion avec la jolie vendeuse qui accouchera de son quatrième enfant d'ici un mois. Elle espère une fille (elle a déjà 3 garçons). Une semaine avant l'accouchement, ses parents viendront la rejoindre et l'aideront à commencer un jeûne de riz et eau chaude qui facilitera la délivrance... Puis le bébé arrive, c'est tout le village qui viendra pour faire la fête, jouer aux cartes et boire la traditionnelle boisson "Lao-Lao" (alcool de riz). Je lui laisse un bracelet en signe de porte- bonheur et lui souhaite une fille... j’espère que son voeu se réalisera... je ne le saurai jamais.
A quelques mètres c'est le Cambodge, un autre pays, une autre culture... Une de mes compagnes de voyage, la jolie Laure à l'accent du sud passera la frontière... mais pour moi c'est le retour à Bangkok par le train après demain. Aurevoir le Laos. De ce pays je ne n'attendais rien, il n’était qu'un point sombre sur la carte... et pourtant il sera peut-être la plus belle des surprises de ce voyage... Laotiens vous avez eu mon coeur.

jeudi 17 mars 2011

On dirait le sud

Me voici dans l'extrême sud du Laos où la vie déjà calme du pays prend ici une langueur à la limite de la sieste perpétuelle... Il parait que les Laotiens sont connus pour écouter pousser le riz (une autre manière de dire qu'ils ne sont pas très actifs !) et il est vrai que l'on sent assez vite ici que prendre son temps est une priorité.

Pakse et sa région réserve de belles surprises et une fois n'est pas coutume, j'ai participé à une visite organisée avec un guide français. Plantations de thé, de café, marchés locaux... de quoi en prendre plein les yeux. C'est un vrai plaisir de pouvoir échanger avec un guide qui connait parfaitement ce pays car la barrière de la langue nous dissimule parfois tant de détails éclairants. Je le recommande donc à tous les francophones qui passeraient par là (Laos aventure travel) demandez Renaud (vipassanien@alinto.com)

Demain matin je me dirige vers les îles qui bordent la frontière cambodgienne... l'électricité étant récente, je ne suis pas sûre d'y trouver Internet !

lundi 14 mars 2011

Vous vous reconnaîtrez

Ils croisent votre route, partagent vos surprises, découvrent à vos cotés, sont votre famille pour quelques jours... les compagnons de route du bout du monde n'ont pas de prix... ce sont des cadeaux inespérés, des coeurs ouverts où il fait bon se lover.

Merci à vous que mon chemin croise, j'ai le coeur serré à chaque séparation... mais je sais que vous aussi allez vers votre route.

Vroum

Au départ de Vang Vieng... vers la capitale. Un bus local qui va à son rytme au son de la pop thaïlandaise (très prisee ici). Si je cumule, je crois que j'ai passé plus de 30 heures dans un bus depuis que je suis arrivée au Laos... pas le choix, il n'y a aucune voie ferrée dans le pays.

Il manque plus que le bon pain !

Quelques photos de la ferme où j'ai eu le plaisir de retrouver des chèvres. Traite à la main tous les matins mais c'est du plaisir lorsqu'ensuite on peut déguster un bon fromage de chèvre au fin fond du Laos !

Les mains dedans

Visite d'un village de potier... la vitesse et la précision des gestes me laisse perplexe... J'ai hâte de retourner à mes cours ! (hein les filles ? ça bosse pendant que je suis sur les routes ?)

Les yeux clos...

et l'esprit
aussi calme
qu'un lac sans sillons...

dimanche 13 mars 2011

Si

Si j'avais été dans la baie d'Halong il y a trois semaines (et non pas il y a deux ans)
Si j'avais été à Sendai il y a deux jours (et non pas dans deux mois)
Si j'avais été au Caire au mauvais moment, ou à Bombay...

Les "si" envahissent ma tête en ces triste jours. Et les grandes interrogations suivent... A quoi se joue le fait d'être ou de ne pas être à cet endroit où tout s’arrête. Faut-il raisonner ses peurs ? Rentrer se protéger sous la couette ? Ou se dire que nous avons tous un destin...

A tous ces sourires frères que nous venons de perdre...
A toi que j'aurais pu croiser autour d'un thé à Sendai...

mercredi 9 mars 2011

Je suis jeune et stupide

Après quelques jours de repos, notre désormais petite équipe de français a mis le cap au sud direction Vang Vieng. Les routes sinueuses taversent un paysage superbe de montagnes qui ressemble à la baie d'Ha Long terrestre... mais on prie pour arriver entier (les dépacements dans les virages soulèvent le coeur) de plus, il y a encore quelques années cette route était la cible de rebelles Hmong qui attaquaient parfois les touristes !

Heureusement rien de tout ça ne nous est arrivé mais ce qui nous attendait était peut-être pire...

Imaginez... Il était une fois une belle ferme biologique au bord d'une rivière avec vu sur les montagnes... un endroit paisible où l'on cultive le mûrier (on fait du thé avec ses feuilles et des jus avec ses fruits) ajoutez à cela quelques chèvres qui donnent un inespéré fromage que l'on déguste avec une baguette française (les restes de la colonisation...) Une ferme reçoit des volontaires qui participent aux différentes taches et à l'enseignement de l'anglais dans les écoles voisines... un paradis non ?

Et bien maintenant imaginez qu'au bord de même rivière on a contruit un espèce d'aqualand pour descendre le courant sur une bouée, des bars qui diffusent de la techno à fond les ballons et des centaines de jeunes Australiens / Américains en short qui déboulent toute l'après-midi ! Vous obtiendrez le cauchemar que la vaillante ferme affronte tous les jours...

La plupart de ces jeunes finissent leur journée bourrés ou sous drogues (si ils ne le sont pas déjà en arrivant !) et titubent pour retrouver leur chemin avec au choix le ventre bedonnant à l'air pour les garcons ou le bikini qui rentre dans les fesses pour les filles... Dans un pays pudique qui aime la retenue et la maîtrise de soi c'est une insulte en règle.

C'est un carnage d' indécence dans un paysage superbe qui mériterait un tant soit peu de respect. Nous profitons donc de la beauté des lieux et de la gentillesse de nos hôtes en matinée... (la musique ne commence qu'à 12h et termine au plus tard à 20h...) mais il est probable que nous ne tenions que quelques jours.

Si vous voulez découvrir et soutenir l'action de cette ferme www.laofarm.org

dimanche 6 mars 2011

The carte (2)

Luang Nam Tha c'est au Nord du Laos, tout près de la Chine. Mais où iront-ils après cette promenade si sauvage ?


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samedi 5 mars 2011

Jungle !

Luang Nam Tha est la ville idéale pour se lancer dans un treck au milieu d'un des plus beaux parcs naturels du Laos... Poussée par l'enthousiasme d'un couple de Belges rencontré sur la route... je me suis donc lancée dans l'aventure. J'ai donc volontairement signé pour trois jours avec 5 heures de marche par jour sous 30° C !! Par chance le petit groupe de francophones qui s'est constitué s'est révélé fort sympathique (ces quelques jours où l'on retrouve sa langue sont vraiment de grand repos dans un voyage où l'anglais prédomine...)

Alors comment vous résumer ces trois jours ? Après quelques bonnes heures à se frayer un chemin entre lianes, palmiers et autres plantes gigantesques et invasives nous avons déjeuné installés confortablement sur des feuilles de palmiers... puis nous avons repris notre montée dégoulinant de sueur et espérant la rivière annoncée en fin de journée. Au détour nous croisons des arbres vieux de 700 ans avec des troncs immenses et l'on se dit qu'ils seront là bien après nous...

Puis les sons des enfants qui se baignent annonce la proximité du premier village Kham dans lequel nous devons passer la nuit. Délicieux bain malgré la difficulté à manier le sarong (tissus dont les femmes s'entourent pour se baigner) au milieu des enfants qui nous regardent curieux... Difficile communication avec les villageois qui semblent un peu fermés...

Et là, tout bascule en quelques instants. Un des jolis petits chiens que nous prenions pour des animaux de compagnie vient d'être amené attaché par les pattes. Le guide nous dit avec le sourire "ils vont tuer le chien" et ce que nous prenons pour une blague se tranforme en cauchemard... nous assistons sans voix à la scène de ce petit garcon qui frappe le chien à coup de branche... un feu et le joli petit toutou est bientôt sur la broche... puis dépecé dans la rivière où nous venons de nous baigner !

A partir de là, mon estomac a flanché et n'a plus rien voulu accepter d'autre que des bananes et quelques oeufs. Il est fort probable que le déjeuner partagé avec les doigts ait également son rôle dans mon champ de bataille intérieur mais ici les hypothèses pour vous retourner l'estomac sont toujours multiples.

Nuit assez difficile entre les voisins qui fêtent un futur mariage et les coqs qui décident de chanter à trois heures du matin... et c'est le sentier qui recommence... A chaque pas porter l'attention sur son équilibre pour ne pas dévaler au choix dans la rivière ou dans le ravin... monter, descendre dans des paysages superbes mais cette fois-ci le ventre vide ! Dernière montée à la limite du malaise pour enfin atteindre une forêt de bambous qui nous mènera au deuxième village...

Arrivée attendue par l'ensemble du groupe et bonne surprise... cette fois, les visages sont souriants, la cabane excentrée, la rivière petite et (apparement) propre. Merveilleuse soirée à discuter en attendant le coucher du soleil, bananes et cacahuètes... et même quelques bières arrivées là on ne sais comment. Puis un autre malaise... l'un d'entre nous vient de tourner de l'oeil... la raison ? une grosse sangsue lui pompe le sang depuis quelques heures ! Finalement la rivière réserve toujours des surprises...

Troisième jour à bout de forces, nous abordons l'ultime montée. L'un soigne son genou, l'autre son ventre, un autre son dos... mais nous avançons ! Paysage grandiose de plantations d'hevea et de rizières... et puis la route ! Retour à la ville ou chacun se jette avide sur du Coca cola et des gâteaux à la noix de coco...

Voilà... à la fois merveilleux et terrible... sans aucun doute une expérience où il faut aller chercher des forces au plus profond de soi... Dans cette forêt primaire et ces villages isolés, on touche à la fragilité de nos vies... On sent la dureté d'habiter dans une nature qui offre de la main droite sa beauté et de la main gauche le goût de la mort... Animaux sauvages, bactéries, infections emportent régulièrement les Laotiens... L'espérance de vie ici est 56 ans... Nous repartirons, nous retrouverons nos hôtels, nos hôpitaux, nos protections multiples... et nous oublierons que derrière l'asphalte se cache encore une nature bien plus forte que nous.

A mon petit niveau, je vais m'occuper de soigner mon estomac les prochains jours à grand renfort de yaourt et de pomme de terre (le riz c'est plus possible) et apprécier l'extrême confort d'un lit et d'une douche chaude.