jeudi 26 mai 2011

Un peu de philosophie pour Taos

Toujours dans la liste des livres que je découvre sur le chemin, j'ai trouvé celui-ci d'occasion... On en a beaucoup parlé mais moi j'étais passée à coté. Et puis, j'ai trébuché sur ce passage magnifique et j'ai pensé à toi (et à moi aussi un peu...)


"Il y a toujours la voie de la facilité, quoique je répugne à l’emprunter. Je n’ai pas d’enfant, je ne regarde pas la télévision et je ne crois pas en Dieu, toutes sentes que foulent les hommes pour que la vie leur soit plus facile. Les enfants aident à différer la douloureuse tâche de se faire face à soit-même et les petits enfants y pourvoient ensuite. La télévision divertit de la harassante nécessité de bâtir des projets à partir du rien de nos existences frivoles, en circonvenant les yeux, elle décharge l’esprit de la grande œuvre du sens. Dieu, enfin, apaise nos craintes de mammifères et l’insupportable perspective que nos plaisirs prennent fin un jour. Aussi, sans avenir ni descendance, sans pixels pour abrutir la cosmique conscience de l’absurdité, dans la certitude de la fin et l’anticipation du vide, crois-je pouvoir dire que je n’ai pas choisi la voie de la facilité."


L’élégance du hérisson, Muriel Barbery


"la douleureuse tâche de se faire face à soi-même" m'est quotidienne ici, pas de travail pour s'occuper l'esprit, pas d'horaire, pas de but... une totale liberté... le vide quoi. On en rêve tous et pourtant il n'y a pas plus difficile que de trouver chaque jour, par soi-même, un sens à sa journée. Ces derniers temps j'ai beaucoup repensé à ce film de Lars Von Trier, Manderlay. J'avais été marquée par sa théorie qui est aussi celle de La Boetie : nous sommes des esclaves consentants. La liberté nous pourrions l'acquérir mais elle fait peur... de quoi méditer pour les deux mois qui me reste...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ma chérie, il ne te reste pas deux mois mais toute la vie pour méditer !

Il est des choses dont on se passe difficilement quand on les a goûtées et appréciées, c'est la cas de la poésie, la philosophie, l'amitié aussi d'ailleurs.

Revenez-nous à minima aussi riches, de tout cela, qu'à votre départ.

Taos