Ce matin, quelques notes de musique française ont traversé la cloison de ma chambre d'hôtel pour venir m'attraper l'oreille. Voisin innoncent qui fait remonter images et nostalgie. J'ouvre l'oeil, il fait gris comme souvent à Paris. Et me voilà le coeur en boule. Sur l'écran de ma mémoire défile balades à vincennes le dimanche, odeur du pain, affiches qui promettent bons films et spectacle à venir, librairies débordantes d'ouverture sur le monde... Savez-vous combien il est difficile ici de trouver un livre en français ? Comment on le goute et comment on articule chaque mot pour en prolonger le plaisir ? Loin de tout, les livres sont ma maison. L'endroit où je prends refuge quand j'ai besoin de revenir à ce qui me constitue. Tous les autres objets de mon sac ne sont qu'utilitaires. Mêmes vêtements que l'on remet jours après jours, de quoi se faire propre et quelques médicaments... mais les livres... je les garde sous l'oreiller ou contre moi dans mon sac... trop précieux ! Surtout quand par bonheur au détour d'un rayon d'occasion je découvre Christiane Singer.
"On court toute une vie comme si on était pourchassé. (...) Et quand à cause d'un obsctacle on doit soudain s'arrêter, c'est pour constater que la meute qu'on croyait à nos trousses ne nous rejoint pas et ne nous déchire pas ! On pourrait enfin respirer. Et bien non ! On nous annonce que le coeur est en train de lâcher et qu'il faut mourir.
Cette meute, c'est quoi ?
Oh, tout ce qu'on se reproche à soi-même, je pense, les préceptes, la morale... (...) je comprends trop tard qu'il n'y avait rien à craindre."
1 commentaire:
Mais t'es où ? je m'inquiète, un tremblement de terre en Birmanie, au Laos... et je ne sais rien, et tu nous parles littérature, je ne peux même pas faire the map of the road... inconscience ou évaporation nirvano-philosophique ?
Bon,à te lire ça ne doit pas aller trop mal
alors je t'embrasse...
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