Ce soir se termine mon dernier stage de méditation. Encore des au revoirs, encore des sourires complices de moments intenses partagés, encore quelques pleurs sous le lourds poids des émotions lâchées... à chaque groupe son histoire et pourtant, je ne peux m'empêcher de noter la répétition d'un scénario dont je commence à cerner les contours.
Le premier jours, j'ai observé dans les attitudes de chacun un savant mélange de peur et d'envie... Certain regardent leurs chaussures, d'autres au contraire monopolisent la parole mais finalement les deux stratégies ne visent qu'a une seule et même chose : se protéger face à un environnement inconnu. Minute par minute, fracturé par la force des méditations, les carapaces pourtant se brisent... pour certaines ça ne prendra que quelques minutes, pour d'autres en revanche, cela se fera parfois dans les derniers regards. Mais pour tous, il y a changement. Les sourires figés du départ deviennent authentiques, les paroles trépidantes du paraître finissent par se poser, les yeux entre en contact sans fuir, les distances physiques diminuent pour laisser place à de sincère accolades, les regards de jugement deviennent compassion, la respiration se libère, le coeur s'ouvre... C'est une chance d'assister à une telle libération. Une chance car en plus d'observer la mienne propre je me remplie de celle de toutes ces individualités qui se sont offerte.
Ce soir je me suis dit que si je ne devais retenir qu'une chose de mon passage ici ce serait d'avoir appris à recevoir les pleurs d'un autre. Je m'explique : la plus part du temps, face aux pleurs d'un être que l'on aime ou même d'un inconnu notre première réaction est de rassurer ou de nier : "ça va aller... ne t'inquiète pas je suis là ou ne te mets pas dans des états pareils, ça n'en vaut pas la peine..." Mais combien de fois disons nous "vas y pleur, lâche tout ça..." ou même combien de fois sommes nous simplement capable de garder le silence et de n'être que présent à l'autre ? rarement... car à travers nos phrases de réconfort, la vérité, c'est que c'est nous que nous rassurons nous même... nous qui avons mal de voir nos proches souffrir, nous qui avons peur également de souffrir. Ici, et cela peu paraître étrange mais lorsque quelqu'un pleure, on ne cherche pas à le réconforter. On peut être présent, éventuellement le prendre dans ses bras mais il n'y a pas de phrases automatiques... Et cela ouvre une grande la possibilité à chacun d'exprimer sa peine sans sentir le poids sociétal du "tu dois aller bien, on ne se lâche pas comme ça, ça ne se fait pas..." C'est une belle leçon et je ne savais pas combien on pouvais recevoir d'une personne qui pleure quant on l'accueil vraiment...
Merci à vous tous qui avez traversé ma vie en y imprimant vos pas... et bonne route à vous aussi.
PS : la jeune fille et la perle c'est pour Anne... merci pour ce beau compliment.
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